Authenticité et Intégrité

DÉCLARATION D’INTÉGRITÉ

L’intégrité globale de la série proposée se décline suivant plusieurs axes et concepts majeurs afin d’illustrer de la manière la plus complète possible les différents aspects de la valeur universelle exceptionnelle :

  • Dans la diversité de ses éléments constitutifs, la série traduit la volonté commune des gouvernements de répondre aux attentes des populations de voir le sacrifice de leurs proches reconnu. Cette volonté s’exprime par un vaste mouvement international de création de cimetières avec des tombes individuelles et de mémoriaux affichant la liste des morts au combat. La série propose une sélection de sites funéraires parmi les plus emblématiques de ce nouveau culte des morts au combat sur le Front ouest (France-Belgique), au sein d’un ensemble formé de plusieurs milliers de cimetières et de monuments.
  • La série reflète la mémoire des nations et des peuples qui ont participé aux combats, elle témoigne de l’incroyable diversité des belligérants, justifiant pleinement le terme de Première Guerre mondiale. A travers ses éléments constitutifs, la série présente un ensemble très complet des nations et des peuples impliqués dans ce conflit, impliquant un haut degré de respect du témoignage international des morts au combat (voir 4.1.4).
  • La série s’appuie sur les différentes zones du Front ouest et les différentes phases de l’histoire de la guerre. La cartographie générale exprime ce double équilibre spatial et chronologique. La série entend respecter et illustrer le témoignage de l’extension historique du front ouest.
  • Au-delà de ce nouveau culte des morts, les éléments constitutifs de la série expriment la diversité des références culturelles des différents belligérants. L’ensemble des tendances architecturales, décoratives et paysagères qui s’expriment tant par la diversité des acteurs qu’au cours de l’histoire des cimetières et des mémoriaux est représenté dans la série. Elle exprime donc de manière la plus complète possible cette diversité stylistique et typologique des réalisations funéraires et mémorielles.
  • Il s’agit enfin d’une tradition mémorielle qui a évoluée au cours du temps et qui s’exprime toujours de manière vivante aujourd’hui, à grande échelle. La série proposée tient compte de ces différentes temporalités dans la construction des sites, ainsi que de leur importance culturelle et symbolique actuelle.

Tous les éléments constitutifs du Bien en série présentent individuellement une bonne intégrité structurelle, en tant que mémorial, nécropole, cimetière militaire organisé, ou monument. Ils ont presque tous, dès leur constitution, été conçus comme des ensembles monumentaux et paysagers cohérents exprimant par leur structure et leurs formes des valeurs de mémoire. Leur édification a suivi les canons d’un art funéraire défini tant par le contexte culturel des années de l’Entre-deux-guerres que par le poids culturel et mental du souvenir de la guerre. Des éléments végétaux (pelouses, arbres, massifs d’ornementation) sont conçus pour enrichir visuellement l’élément monumental ou territorial. Les éléments constitutifs sont tous d’une grande portée symbolique, toujours perçue de nos jours. Il s’agit de sites vivants de la mémoire de la guerre et des valeurs de réconciliation et de paix qu’ils ont ensuite promues. Par eux-mêmes, ces éléments constitutifs de la série expriment une intégrité élevée du témoignage immatériel et de sa transmission au fil des générations, notamment depuis la disparition des derniers témoins oculaires de la Première Guerre mondiale.

DÉCLARATION D’AUTHENTICITÉ

Les sites retenus, formant les éléments constitutifs du Bien en série proposé pour inscription, sont des cimetières et des monuments funéraires participant au culte des morts et dont c’est l’usage exclusif. Ils proposent un ensemble de sites aménagés afin d’assurer une fonction funéraire et mémorielle qui a été soigneusement conservée jusqu’à nos jours. Ils constituent des lieux de mémoire complémentaires entre eux et attachés aux évènements de la Première Guerre mondiale, dont ils expriment les différents aspects nationaux, historiques et territoriaux aussi bien que les variantes structurelles, architecturales et décoratives. Ces sites funéraires et mémoriels ont été conservés et entretenus en conformité continue avec cette vocation initiale.

Les cimetières de soldats morts au combat ont été créés dès le déroulement de la guerre elle-même, témoignant de la généralisation du nouveau culte des morts au combat. Il s’agit notamment de la création, au cours du conflit, de tombes individuelles et de cimetières pour l’inhumation des soldats morts au combat. Après l’armistice débute la recherche systématique des morts, leur identification et le regroupement des dépouilles. Cela se traduit par l’organisation de cimetières et de nécropoles ainsi que d’ossuaires pour les restes humains non identifiables. Ces créations de sites funéraires parfois très vastes suivent des logiques organisationnelles et des traditions propres à chaque nation. Un certain nombre de cimetières du temps de guerre ont eu leurs dépouilles exhumés et ils ont été abandonnés. Mais leur fonction mémorielle a généralement été respectée, donnant pour quelques-uns d’entre eux une dimension archéologique. Certains cimetières ont été affectés par les événements de la Seconde Guerre mondiale, et certaines recompositions ont eu lieu à sa suite, mais dans la conformité de leur vocation funéraire initiale. Il en va de même pour les monuments funéraires, qui comportent généralement de longues listes individuelles. Ils ont connu une histoire parallèle aux cimetières, et ils leur sont fréquemment associés. Leur création va parfois de la période de guerre elle-même, mais ils sont le plus souvent conçus durant la période d’Entre-deux-Guerres, en lien direct avec la célébration de la mémoire des morts aux combats. Certains de ces monuments ont été recomposés dans l’Après-Seconde-Guerre-mondiale et parfois jusqu’à des périodes relativement proches. Toutefois, tous ont gardé depuis leur création et d’éventuelles restructurations leur vocation initiale. Sauf de très rares exceptions (monument de l’ancien cimetière militaire allemand de Sedan), ce sont des sites bien entretenus par les autorités nationales ou locales qui en ont la charge. Il s’agit donc de témoignages matériels individuels offrant un haut degré d’authenticité du nouveau culte généralisé des morts aux combats. Leur ensemble forme un choix très complet et soigneusement établi des typologies monumentales, décoratives et paysagères le composant et en formant l’expression aujourd’hui. Expression que l’on peut qualifier de parfaitement authentique et qui témoigne d’une histoire riche et complexe du culte des morts entre le début des hostilités et aujourd’hui.

Les éléments constitutifs de la série présentent également un mouvement architectural et décoratif initié à cette période de l’histoire, en étroite relation avec ses valeurs symboliques. Les cimetières expriment une convergence vers des valeurs nouvelles et communes à tous les belligérants de la reconnaissance des individus morts au combat, alors que leur architecture et leur statuaire révèlent des attitudes mémorielles nationales. En complément, l’édification de monuments commémoratifs de la guerre et de ses morts se développe à proximité des anciennes lignes de front, mais aussi dans les villages et les villes des nations et des peuples qui furent engagés dans les combats. Les monuments mémoriels les plus imposants, constitutifs de la série, scandent visuellement et symboliquement l’étendue du front. Au-delà, un art symbolique propre, le monumentalisme mémoriel et le paysage des cimetières expriment un profond désir de paix. L’ensemble des éléments constitutifs témoigne de ces valeurs matérielles et immatérielles avec une très grande authenticité, et ils expriment le caractère vivant et continu de cet hommage aujourd’hui centenaire, ainsi que ses évolutions vers la recherche de la paix et de la réconciliation.

En conclusion, les sites retenus formant les éléments constitutifs de la série offrent de manière quasi générale un haut degré d’entretien et de conservation dans le respect de leur authenticité matérielle et de leur valeur symbolique. Le Bien en série exprime de manière très forte le caractère authentique et vivant du culte des morts au combat reconnus comme des individus.

Contacts :

France :

Nom :  Ministère de la Culture et de la Communication

Direction Générale des Patrimoines

Département des affaires européennes et internationales

Adresse : 6 rue des Pyramides

Ville, Province/Etat, Pays : 75041, Paris cedex 01, France

Tél. : +33 (0)1 40 15 33 35

Nom : Association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre »

Adresse : 1 rue de Brissac

Ville, Province/Etat, Pays : Paris 75004, France

Site: http://www.paysages-et-sites-de-memoire.fr

Mail : Perso.damien@wanadoo.fr

Tél. : +33 (0)6 86 99 96 03 / +33 (0)9 67 24 55 74

 

Wallonie :

Nom:   Service public de Wallonie

Direction générale opérationnelle de l’aménagement du territoire, du logement, du patrimoine et de l’énergie

Titre : Département du Patrimoine

Adresse : Rue des Brigades d’Irlande, 1

Ville, Province/Etat, Pays : B-5100 Jambes, Belgique

Tél. : +32 (0)81 33 21 11

Site : http://spw.wallonie.be/dgo4/site_patrimoine

Mail : dgo4@spw.wallonie.be

Flandre :

Nom : Ministerie van Ruimtelijke Ordening, Woonbeleid en Onroerend Erfgoed (Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine Immobilier)

Titre : Agence du Patrimoine de Flandre

Adresse : Koning Albert II-laan 19 bus 5

Ville, Province/Etat, Pays: B-1210 Bruxelles, Belgique

Tél. : +32 (0)2 553 16 50

Fax. :+32 (0)2 553 16 55

Mail : info@onroerenderfgoed.be

Site : www.onroerenderfgoed.be